ALICE BLEYS
Beautyran
Poème co-écrit avec mon amie Florine dans le cadre de notre projet "itinéraire poétique"
C’était un jour où le feu brûlait, la naissance d’une cité. Lorsque le feu a gelé, Beautyran est née.
Comme s’ils voulaient faire parler le ciel, les nuages se mirent à mugir et à noircir. Tant ils avaient le cœur au ventre, ils tambourinaient, enfermés par leur propre chair. Violente situation, brute, brève, agitée. Dans l’enchaînement, survint une explosion rocailleuse produite par ce son tonique et tonitruant, semblable aux tressaillement des peaux frappées des tambours.
Ces secousses devinrent musculaires, et le sol fut épris de convulsions, crachant et toussant les débris de terre qui encrassaient ses poumons.
Une fois le coup de tabac passé, il inspira, et sur sa peau sableuse se diffusèrent à toute vitesse d’arides vergetures.
Il expira, et le vent, passager de ses lèvres, sillonna le ciel.
Sifflement d’une bouilloire qui porte ses nuages à ébullition.
Dans une ultime déflagration, dégringolèrent de ces lits ouateux, de ces nuées de très petites goutelettes d’eau, des éclairs.
Puis la foudre résonna, et l’atmosphére nébuleuse se teinta d’une lumière aveuglante. Et de tout ce fracas, tout se figea.
Les panaches de cendre se raidirent instantanément, ciselant la roche sur leur passage.
Et dans l’œil de ce splendide capharnaüm, Beautyran est née.