ALICE BLEYS
Tresses
Poème co-écrit avec mon amie Florine dans le cadre de notre projet "itinéraire poétique"
Ici, il n’y avait rien, un champ en jachère. Comme une parcelle d’espace dénudée, déserte, pareille à une femme insipide.
Déshabillée, sa chair gluante gisait sous le reflet d’un soleil hardi.
Corps en fièvre, dégoulinant de sueur poisseuse. Une eau dégoûtante parcourait hanches et vallées jusqu’à l’apogée du fruit maternel.
De cet infecte tableau se déploie une délicieuse conclusion, un enfant au visage poupin et aux yeux ronds.
On ne pourrait trouver meilleure addition, lorsqu’un et deux font trois, lorsque de deux opposés naît un joli minois.
Ainsi, trois par trois, tout éclata. Tout frémit, bouillonne, jaillit. Genèse de la ville nouvelle, les couleurs s’entremêlent, se mélangent et se changent. Rouge, jaune et bleu donnent lieux au premier échanges. À leurs suite, solide, liquide et gazeux se marièrent, pour bâtir la matière.
Prélude d’une ville intriguante, c’est à toute vitesse, que naquit Tresses.